Care Rhapsody

Le concert du 16 octobre à Romans qui a miraculeusement échappé au couvre-feu et au deuxième confinement a été filmé. Ma Care Rhapsody, merveilleusement interprétée par Sabine Debruyne, Yaëlle Quincarlet et Sandra Chamoux, est donc écoutable en ligne:

https://youtu.be/8gh20k5fLwU?t=655


Texte du programme:

Care Rhapsody

Je suis partie d'esquisses qui me sont venues alors que je cherchais à juguler un état de tristesse qui s'installait en moi, une sorte de fixité dans le corps à laquelle ces bribes de phrases musicales étaient sensées redonner du mouvement, de la vie. Le début plutôt sobre, minimal, presque aride, comme une sorte de blessure originelle va petit à petit s'irriguer, s'assouplir, s'enrichir dans une succession d'élans très romantiques. Il y a donc l'idée du soin, qui apparaît dans le titre Care, mais aussi de « ce qui importe », l’autre usage du mot care en anglais (I care, « cela a de l’importance pour moi »). La forme s'est développée comme des bourgeonnements entre chaque partie qui repoussaient à chaque fois le moment du retour aux esquisses prévues initialement pour finalement ne donner que cette forme libre, rhapsodique. J'ai découvert par ailleurs que Rhapsodie venait du grec ancien ράπτω, « coudre », et comme j'aime considérer ma composition comme un ouvrage tissé, j’ai tout de suite adopté ce mot comme titre. Il y a donc l'idée aussi de la musique qui recoud les blessures. La fin de cette pièce m'apparaît comme un tissu qui s'effiloche, une trame non encore tissée. C'est aussi un chant des arbres en guise de solution, de dissolution de l'excès de romantisme contenu dans cette pièce.

Pascale Lazarus

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